samedi 4 juillet 2009

Le point sur l'ainé

Il semblerait que d'obscurs sales ourdissent un complot.

Tu as remarqué comme ourdir s'accorde avec sale ?
Non, évidement ...
Toi lecteur, tu ne remarques rien à priori ; il faut que je te mette les points sur le nez, le cul sur la chaise, la cuillère dans le café ...
En fait, il faut que je te fasse tout du sol au plafond sans que tu ne bouges le cul de ton fauteuil.

Lecteur,
Es tu réellement vivant ou seulement lecteur mécanique à débiter en bande ?
Un simple perroquet, beau parleur s'il en est, alimenté en graine par les petits et grands facteurs ?
Et oui, tu ne le savais pas, mais chaque seconde où tu me lis, tu es un peu plus à moi, c'est d'ailleurs pour ça qu'aujourd'hui je me cache ici.
Je suis las de toi lecteur, las de t'inventer, las de te tirer, sans que tu ne veuilles un peu participer, toi aussi, à l'écriture.
Je te quitte parce que je t'aime. Je t'aime donc je te quitte. C'est notre histoire à partir d'aujourd'hui.

Non, ne te rebelles pas, s'il te plait.
Tu sais ce qu'on dit : "un(e) de perdu(e), dix retrouvé(e)s" et cela est, ma foi vrai. Devant, mille se pressent pour me remplacer. Ils attendent mon départ depuis des années, certains même, depuis qu'ils sont nés.
Ils veulent leur part de pouvoir, ils veulent eux aussi accéder au verbe. De leur ignobles désirs ils me couvrent, m'insultent, me pousseraient à la tombe ...
Mais qu'ils y aillent !
Qu'ils la prennent la place, qu'ils connaissent les plaisirs de ta possession, de ta pénétration, de ta perversion ...
Oui, tu es femme, lecteur, tu es femme et ... tu ne le savais pas.

Tu remarqueras, je ne te le dis pas directement, je le dis ici en confession, dans cet antre de l'obscure lumière où personne ne vient que ceux qui n'écrivent plus, sauf bien sur, pour eux-même.

Allez, adieu lecteur, je regretterais tes larmes, tes multiples éclats de rires, tes élans de colère, tout ce qui nourrissait mon être. Mais je ne veux plus te faire l'amour à ce point, tu es trop loin, trop distant, trop ... oui, tu es trop moi.

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